Rapport d'activités 2021-22
Economie fribourgeoise
Très fort rebond de l’économie fribourgeoise en 2021
Les entreprises fribourgeoises ont vécu une année de puissant rebond en 2021, après la récession de 2020 due aux très importantes restrictions liées à la pandémie de coronavirus. Au début 2022, les perspectives étaient solides, malgré un nouvel environnement caractérisé par des ruptures de chaînes d’approvisionnement et une inflation galopante, en particulier pour les matières premières et l’énergie. La guerre en Ukraine, déclenchée en février, a ensuite accru le niveau d’incertitude et entraîné une flambée supplémentaire des coûts de l’énergie. Au printemps, l’activité demeurait robuste, mais les incertitudes se situaient à un niveau très élevé. Après la forte croissance de 2021 et la poursuite de cette tendance au 1er trimestre 2022, l’année en cours devrait se révéler positive quoiqu’un ralentissement apparaît inéluctable au second semestre, vu que la hausse des prix au fil des mois aura des répercussions sur la consommation des ménages.
La bonne nouvelle de ces deux dernières années se situe sur le front de l’emploi. Malgré la crise, le chômage est rapidement revenu à ses niveaux d’avant-Covid. Parmi les membres de la CCIF, même 2020 n’a pas été négatif en termes d’effectifs. Le nombre de collaborateurs a ensuite été en progression dans près d’un tiers des entreprises l’an dernier, alors que 14% ont dû réduire la voilure. Pour l’exercice en cours, 28% annonçaient au printemps vouloir accroître leur personnel, tandis que seulement 5% projetaient des coupes.

La pénurie de main-d'œuvre s'intensifie
Le marché du travail est si dynamique que les entreprises peinent toujours davantage à trouver les profils dont elles ont besoin. Le baromètre des préoccupations établi par la CCIF au printemps 2022 montre que près d'une entreprise sur deux (47%) désigne les difficultés à recruter comme l'une de ses trois principales préoccupations, contre environ une sur quatre au printemps 2021. Pratiquement toutes les branches sont désormais concernées.
Comme l'an dernier, la situation conjoncturelle générale demeure le souci numéro 1 de l'ensemble des membres de la CCIF (57% la mettent en avant), une situation compréhensible dans un contexte de guerre en Europe, de fermeture de la Chine et d'évolution toujours incertaine de la pandémie. La difficulté à recruter pointe au 2e rang (4e en 2021) devant le coût des matières premières (41%), une thématique qui n'arrivait qu'au huitième rang douze mois auparavant. Pour l'industrie et la construction, l'inflation des matières premières et de l'énergie se hisse même à la première place (67%), devant l'évolution conjoncturelle (55%) et les soucis de recrutement (50%). Les grandes préoccupations qui revenaient systématiquement les années précédentes, comme la concurrence et la recherche de nouveaux clients, demeurent d'actualité mais sont désormais reléguées plus loin dans le classement, aux 4e et 5e rangs.

Certifications ESG, état des lieux
Avec l'adoption généralisée des critères de durabilité par l'économie et les collectivités publiques, les certifications ESG (pour responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance) gagnent constamment en importance. Ces labels ne se limitent pas à la diminution de l'empreinte carbone, ils couvrent également les questions d'égalité salariale, de traçabilité et, plus globalement, de bonnes pratiques en matière de gestion des entreprises. Ces critères sont toujours plus scrutés par les investisseurs, les clients et en particulier les adjudicateurs, lors d'attributions de marchés publics, par exemple.
La section consacrée à cette thématique des certifications, dans l'enquête conjoncturelle de printemps 2022 de la CCIF, a fait ressortir que près de deux tiers des entreprises membres tiennent ces labellisations pour importantes à très importantes, voire indispensables. La part des entreprises estimant que les certifications sociales ou environnementales sont "sans importance" atteint 36%. Si les petites sociétés (moins de 30 employés) sont 46% à être de cet avis, cette part tombe à un quart chez celles occupant entre 30 et 100 employés et à 6% pour les plus grandes sociétés.

Côté montants consacrés à ces labellisations et homologations, 63% des entreprises disent dépenser moins de 5000 francs par an et 11% plus de 30'000 francs. Dans l'industrie, 16% des membres de la CCIF sont dans ce deuxième cas de figure.

Les entreprises évoquent en premier lieu l'image de la société (77%) et les demandes de la clientèle (59%) comme motivations principales pour procéder à des certifications ESG. La conviction personnelle joue un rôle pour 39% d'entre elles. Les coûts, jugés souvent élevés, freinent les ardeurs de 53% des sociétés tandis que la trop grande mobilisation à mettre en œuvre à l'interne est signalée par 40% des répondants. Autre obstacle: la taille de la société, qui tempère les velléités de 49% de celles occupant moins de 30 personnes.

